Améliorer les conditions de travail dans l’éducation nationale
Tel le monstre du Loch Ness, le débat sur la simplification de l’orthographe a ressurgi. Mais si, au lieu de chercher à baisser le niveau d’exigence pour améliorer artificiellement le niveau, on cherchait plutôt les moyens d’améliorer le niveau général ?
Des conditions de travail difficiles
Cela a beau être une condition essentielle de la réussite de notre enseignement, presque personne n’en parle. Pourtant, quand on discute avec des enseignants, on se rend compte de la difficulté de leur métier. Passées les polémiques souvent stériles sur leur temps de travail (après tout, leur salaire reste limité vu leur niveau d’études), comment ne pas reconnaître que tout n’est pas fait pour leur permettre d’enseigner dans de bonnes conditions, que ce soit vis-à-vis d’eux ou des élèves.
Déjà, après avoir passé leur concours, la plupart des professeurs se retrouvent souvent envoyés dans une autre région. Comment imaginer que le déracinement constitue un plus pour l’enseignement ? Ensuite, ils sont fréquemment envoyés dans des établissements difficiles, où ils doivent à la fois apprendre à enseigner et à faire la discipline. Pire, l’éducation nationale refuse trop souvent de sévir face aux élèves dissipés, entretenant un désordre peu propice à l’enseignement.
Quelques propositions de bon sens
Pourtant, il est essentiel que les professeurs soient bien dans leur peau et qu’un climat studieux soit garanti dans les classes. Pourquoi ne pas permettre aux professeurs débutants d’enseigner dans leur région d’origine ? En effet, la stabilité géographique peut être un facteur favorisant leur travail. Puisqu’il est plus facile pour le pays d’avoir des professeurs mobiles, cette mobilité doit être récompensée sous financièrement. Aux jeunes professeurs de choisir entre la prime et le lieu d’enseignement.
De même, l’enseignement dans des établissements difficiles ne doit pas être autorisé à de jeunes enseignants, sous réserve de motivations exceptionnelles et d’une véritable reconnaissance financière. Enfin, il est essentiel que la discipline règne dans les classes, de manière plus systématique. Et là, une solution avancée par Jean-Pierre Chevènement semble évidente : l’envoi des éléments perturbateurs dans des centres éducatifs spécifiques, sans possibilité de recours pour les parents.
Si les élèves qui perturbent les cours ne sont pas sanctionnés, comment espérer que la discipline règne ? Aujourd’hui, les consignes du rectorat sont trop souvent laxistes et ne permettent pas de sanctionner un élève. Pourtant, si tout élève véritablement perturbateur pouvait être envoyé dans un établissement spécialisé, cela serait un plus pour tout le monde. Pour l’élève, qui apprendrait à se comporter de manière civilisée, pour le professeur, qui pourrait enseigner et les autres élèves, qui pourraient étudier.
Bien sûr, on ne règlera pas les problèmes de l’éducation nationale juste avec ces mesures. Néanmoins, elles pourraient grandement contribuer à l’amélioration des conditions de travail des professeurs et des élèves, et donc au niveau général de l’éducation nationale.
Laurent Pinsolle